FICHE D'ELEVAGE : Carettochelys insculpta (Ramsay, 1886)

Nom scientifique : Carettochelys insculpta
Nom vulgaire : Carettochélyde d'Australie (Pig-nose turtle)

Taxonomie : elle appartient au sous-ordre des Cryptodires, superfamille des Trionychoïdes, famille Carettochélidés, genre Carettochelys (il n'y a pas de sous-espèces)

Origines de habitat naturel : elle est originaire de régions du sud de la Nouvelle-Guinée et de la Papouasie (elle est très répandue dans les zones côtières du golfe de Papouasie) et les régions les plus septentrionales de l'Australie à l'ouest du golfe de de Carpentarie. Elle vit dans les cours d'eau au flux lent, dans les estuaires, les marécages saumâtres et dans les lacs, en eaux peu profondes. Il est rare que ces tortues se rendent que la terre ferme sauf les femelles qui y pondent. Parfois elles grimpent sur des structures flottantes pour se chauffer.

Description : à l'âge adulte, la dossière de ces tortues peut atteindre 56 cm de long. Cette tortue a également la carapace molle et les extrémités de ses membres se sont transformés en de véritables nageoires.

Dimorphisme sexuel : à l'âge adulte, les mâles sont plus petits que les femelles, ils présentent une queue en forme de coeur plus large à la base et leur ouverture cloacale est tournée vers la pointe.

Vie en captivité : cette espèce doit être logée dans de grands aquaterrariums réservés à un ou plusieurs spécimens avec une petite partie non immergée et de l'eau légèrement saumâtre (une cuillerée à café rase de sel pour 15-20l d'eau) à des températures comprises entre 25 et 32°C et avec un substrat consitué de sable. Il ne faut jamais la laisser en plein air, car elle est originaire de climats humides tropicaux, ni avec d'autres espèces de tortues et il ne faut pas qu'elle entre en léthargie.

Alimentation : dans la nature, elle se nourrit de feuilles, de fruits, de graines de plantes des berges (Ficus spp., mangroves, etc.) et aquatiques (Vallisneria spp.), de crutacés, de poissons, de mollusques, d'insectes, de vers et de charognes pendant la saison des pluies. En captivité, elle mange surtout des morceaux de poire, des pommes, des clémentines, des kiwis jaunes, des figues de Barbarie, du raisin, des courgettes, des carottes, des lombrics, de la chair de moule et de palourdes et des poissons entiers (ablettes, gardons, goujons).

Reproduction : la femelle pond une seule fois entre août et novembre de quatre à trente-neuf oeufs sphériques avec une coquilles en plusieurs strates dont le diamètre est compris entre 3,6 et 4,6 cm, dans des trous profonds en moyenne de 20 cm et très proches de l'eau (qui sont parfois innondés provisoirement). Les petits naissent au bout de 85 à 100 jours. Les températures d'incubation conseillées se situent entre 26 et 34°C et le taux d'humidité doit être assez élevé (au moins 70%). A des températures plus hautes, il naît exclusivement des femelles et à des températures plus basses uniquemen des mâles.

Législation : l'acquisition de cette tortue nécessite depuis le 10 août 2004 un certificat de capacité. A cause des captures dans le but alimentaire (des oeufs surtout) et du développement du marché des terrariums, les spécimens provenant de Papouasie et de Nouvelle-Guinée (et non pas des territoires australiens car un blocus des exportations est en vigueur en Australie) figurent dans le Livre Rouge de l'IUCN avec la mention "vulnérable" (VU A1 bd).

Curiosité : cette tortue est particulièrement recherchée par les amateurs pour son aspect et son tempérament particulièrement pacifique et timide. Toutefois, elle est déconseillée aux néophytes car elle est assez difficile à élever et s'adapte mal aux conditions de captivité. Au moment de l'achat, il faut examiner attentivement la peau et la carapace qui ne doivent pas présenter d'ulcérations ni d'abrasions (surtout sur les bords de la dossière).


Copyright : Brian Kenney