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Apalone ferox (Schneider 1783)

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Apalone ferox (Schneider 1783) Empty Apalone ferox (Schneider 1783)

Message par vincenzoo Lun 08 Oct 2007, 18:11

La tortue à carapace molle de Foride, Apalone ferox (Schneider 1783), et autres tortues molles du genre Apalone : Description, vie dans la nature et en captivité.

Apalone ferox (Schneider 1783) P1010012

Je vais aborder ces tortues étranges et atypiques que sont les Trionychidés, elles ne sont pas spécialement recherchées (la nouvelle législation n’aidant pas !) et beaucoup les trouvent laides... Moi je les adore ! L’archétype de la paisible tortue lourde et pataude en prend un coup devant ces bolides nerveux et mordeurs. La nature les a doté de tous les atouts du prédateur quitte à abandonner quelques caractéristiques typiques des Chéloniens. Après une introduction à ces tortues si particulières que sont les trionychidés, je parlerai plus précisément d’Apalone ferox car en possédant (mais ayant aussi possédé par le passé Apalone spinifera), toutefois, les consignes d’élevage de cette grande espèces (comparativement aux capacités de logement des amateurs !) vaut également pour de nombreuses autres espèces.

les Trionychidés.
Aussi nommées Tortues à carapace molle, les Trionychidés sont des criptodires, ce sous-ordre des chéloniens qui comprend la majorité des failles de Tortues et qui se caractérise principalement par la façon de replier le cou. Chez les criptodires, le cou rentre dans la carapace, les vertèbres se replie,nt verticalement, chez les pleurodires, le cou se replie de côté, la tête trouvant sa place à l’extérieur de la carapace entre le plastron et la carapace elle-même sous les écailles marginales.
Les trionichydés se caractérisent par leur carapace non formée de grandes écailles rigides et soudées mais d’une espèce de « cuir » très épais, où s’enfouissent des plaques osseuses de petite taille, les ostéodermes. La carapace est souvent aplatie, les bords sont mous, mais les côtes aplaties parfois visibles chez certaines espèces assurent la solidité de la dossière. le plastron est réduit et permet des mouvements amples de leurs grandes pattes palmées. Le museau est pointu, le nez en « trompette », les yeux petits et proéminents, le bec acéré et souvent recouvert de larges lèvres. Le corps est dépourvu d’écailles visibles comme les sur les pattes et la tête des tortues terrestres par exemple.

La famille est scindée en deux sous-familles : Les Trionychinés et les Cyclanorbinés qui tiennent leur nm du genre Cyclanorbis et comporte deux genres seulement : Cycloderma sp. et Cyclanorbis sp.
Chez les trionychidés on trouve les plus grandes espèces de tortues d’eau douce comme Chitra indica (80 à 120 cm, des sujets de 180 cm auraient été observés), Pelochelys bibtronii (100 cm de carapace), Pelochelys cantorii (130 cm et 200kg maximum !) ou encore Trionyx triungis et ses 120 cm (60 kg). Beaucoup d’espèces mesurent entre 50 et 80 cm, ne laissant plus beaucoup d’espèce de petite taille aux terrariophiles. Parmi ces espèces on rencontre parfois chez les amateurs Apalone muticus (25 cm), Dogania subplana, Lissemys punctata ou Pelodiscus sinensis l’une des plus répandue. D’autres espèces ont des tailles « abordables » comme Palea steindachneri (mais qui reste rare car menacée) ou Apalone spinifera bien que comme chez Apalone ferox, il y a une très grande différence de taille entrer mâles et femelles.
Beaucoup d’espèces sont peu connues, et de nouvelles espèces sont encore à découvrir car ce sont des animaux souvent très discrets et bien souvent les seuls spécimens connus sont des squelettes ou des sujets capturés par des pêcheurs. Certaines espèces ont une répartition très restreinte, c’est le cas d’Aspidiretes nigricans (Anderson, 1875) qui dépasse les 90 cm mais qui ne vit que dans les lacs des temples Hazrat SultanBayazid Botsami au Bengladesh, bien que les dernières études de terrain montrent qu’elle vit également dans les zones alentours. Apalone spinifera ater, une espèce mexicaine est dans un cas similaire puisqu’elle ne vit que dans la minuscule vallée de Cuatro Cienegas dans le Coahuila. Elle partage cette zone de répartition et son statut d’espèce en danger d’extinction avec une autre tortue Terrapene cohauila (Emydidés).
La plupart des espèces ont la même morphologie, hormis les géantes du genre Chitra ou Pelochelys e leur très petite tête fichée dans un cou très large et une allure très massive. Les colorations peuvent sembler fades au terrariophiles, néanmoins Apalone spinifera et sa couleur claire ainsi une les jeunes Apalone ferox attirent sont très jolies. D’autres comme Cycloderma aubryii et sa coloration rouge et son corps très profilé ont de belles espèces, mais elle dépasse 60 cm à l’age adulte.

On compte seulement 30 espèces de Trionychidés :

Trionichinés :
· Amyda cartilaginea Boddaert 1770
· Amyda nakornsrithammarajensis Nutaphand 1979
· Apalone ferox Schneider 1783
· Apalone mutica Le Sueur 1827
· Apalone spinifera Le Sueur 1827
· Aspideretes gangeticus Cuvier 1825
· Aspideretes hurum Gray 1831
· Aspideretes leithii Gray 1872
· Aspideretes nigricans Anderson 1875
· Chitra chitra Gray 1831
· Chitra indica Gray 1831
· Chitra vandijki Mccord & Pritchard 2003
· Nilssonia formosa Gray 1869
· Palea steindachneri Siebenrock 1906
· Pelochelys bibroni Owen 1853
· Pelochelys cantorii Gray 1864
· Pelochelys signifera Webb 2002
· Pelodiscus parviformis Tang 1997
· Pelodiscus sinensis Wiegmann 1835
· Rafetus euphraticus Daudin 1802
· Rafetus swinhoei Gray 1873
· Trionyx axenaria Zhou, Zhang & Fang 1991
· Trionyx triunguis ForskÅl 1775
Cyclanorbinés :
· Cyclanorbis elegans Gray 1869
· Cyclanorbis senegalensis DumÉril & Bibron 1835
· Cycloderma aubryi DumÉril 1856
· Cycloderma frenatum Peters 1854
· Dogania subplana Geoffroy 1809
· Lissemys punctata Bonnaterre 1789
· Lissemys scutata Peters 1868

Classification du genre Apalone.

Le genre Apalone est composé exclusivement d’anciennes espèces du vaste genre Trionyx qui a longtemps fait office de « fourre-tout ». Trionyx spinifera, Trionyx ferox, Trionyx ater, Trionyx muticus pour sont devenues Apalone spinifera, Apalone ater, A. ferox et A. muticus. Le genre Apalone est strictement inféodé à l’Amérique du nord : Canada, Etats-Unis, Mexique. Les seuls représentant du genre Trionyx restent Trionyx triungus vivant en Afrique et Trionyx axenaria en Chine.

Aperçu du genre Apalone

Le genre Apalone comprend 3 espèces. Seule A. ferox est monotypique. Apalone mutica est scindée en deux sous-espèces : Apalone mutica mutica et Apalone mutica calvata (que l’on différencie chez les juvéniles par l’absence de lignes sur le nez ni sur les pattes). Enfin, Apalone spinifera est une espèce complexe scindée en 7 sous-espèces parfois délicates à distinguer (surtout chez les adultes). Sa taxinomie est assez controversée (notamment concernant Apalone s. ater) et la statut des sous-espèces n’est pas toujours clair, Apalone s. ater est actuellement considérée comme une sous-espèce d’Apalone spinifera, néanmoins, la littérature la classe encore souvent comme espèce à part entière ce qu’elle fut il y a encore quelques années sous Apalone ater. Un tableau montre les généralités sur ces espèces et sous-espèces qui composent le genre Apalone, mais sans entrer dans les détails.
Selon Weisrocke et jansen (2000), Apalone ferox est l’espèce basale des autres Apalone, la première apparue ayant engendrée les autres espèces du genre. L’apparition sous-espèces chez A. spinifera et A. mutica sont peut-être apparues par la séparation de populations lors de la dernière période glaciaires ou par un isolement provoqué par une montée du niveau des mers. La période glaciaire révolue, A. spinifera et A. mutica ont certainement migré vers le nord car les disparités génétiques sont plus faibles chez les population nordiques indiquant une colonisation récente (mais nous parlons tout d » même en milliers d’années).

Aperçu des différentes espèces et sous-espèces d’Apalone :
Apalone ferox (Schneider 1783)
o Sud-est des Etats-Unis (on y reviendra!)
o 30 à 60 cm selon le cm sexe.

Apalone mutica mutica (leSueur 1827)
o Très vaste : tout le bassin du Mississipi, du Missouri et de l’Ohio depuis le Dakota à la Louisiane ainsi que l’Ohio. Vit principalement en rivières. Pond 1 à 25 œufs (1 à 2 pontes par an)
o 16-18 cm pour les mâles, 35 cm pour les femelles. Mâles matures à 8 cm, femelles à 14-15 cm.

Apalone mutica calvata (Webb 1959)
o Sud des USA: Le long du littoral du Golfe du Mexique de l’ouest de la Floride au Mississipi.
o 16 cm max. pour les mâles, 30 cm pour les femelles.

Apalone spinifera spinifera
o Partie est du bassin du Mississipi, bassin de l’Ohio jusqu’au sud des grands lacs et au sud incluse la caroline du nord. Vit principalement en rivières (valable pour toutes les sous(-espèces). Pond 10 à 40 œufs par ponte (une seule ponte par an).
o 20 cm pour les mâles, 45 cm pour les femelles. (matures à 9-10 cm chez les femelles, 18-20 pour les femelles)

Apalone spinifera ater (Webb & Legler 1960) (Ex. Apalone ater)
o Vallée du Cuatro Cienegas – Coahuila (Mexique)

Apalone spinifera aspera (Agassiz 1857)

o Sud-est des USA, depuis la Caroline du sud jusqu’en Louisiane en passant par le nord de la Floride (absente de la péninsule de Floride).
o 20 cm pour les mâles, 45 cm pour les femelles.

Apalone spinifera emoryii (Agassiz 1857)
o Sud des USA: Bassin du Rio grande, Texas, Nouveau-Mexique, nord-est du Mexique notamment les régions de Chihuahua et Coahuila.
o 20 cm pour les mâles, 45 cm pour les femelles.

Apalone spinifera guadalupensis (Webb 1962)

o Texas : Rivière (et affluents) de Guadalupe, San Antonio et Nueces. Et non Guadeloupe comme on le lit parfois !!!
o 20 cm pour les mâles, 40 cm pour les femelles.

Apalone spinifera hartwegi (Conant et Goin 1948).

o Très vaste répartition : tout le bassin ouest du Missisipi et du Missouri, depuis le Dakota du nord à la Louisiane en passant par le Nouveau-Mexique.
o 20 cm pour les mâles, 45 cm pour les femelles.

Apalone spinifera pallida (Webb 1962)
o Très réduite : Bassin de la Red river à la frontière du Texas et de l’Oklahoma.
o 25 cm pour les mâles, 45-50 cm pour les femelles.


Dernière édition par le Lun 08 Oct 2007, 18:27, édité 1 fois
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Message par vincenzoo Lun 08 Oct 2007, 18:12

Classification d’Apalone ferox :
Aucune sous-espèce d’Apalone ferox n’a été identifiée. Elle a été décrite pour la première fois en 1783 sous le nom de Testudo ferox. Longtemps elle a été assimilée au genre Trionyx et est encore trouvée sous ce nom car son intégration au genre Apalone est relativement récent. En 1987, MEYLAN la nomme pour a première fois Apalone ferox, nom qu’elle conservera au fil des descriptions mis à part ALDERTON 1988 et HALLMEN 2005 qui la classent quand même dans le genre Trionyx. La première mention du genre Apalone apparait en 1987 avec la description de MEYLAN (cf. annexe pour la liste des synonymes)
Les noms communs sont assez stable et permettent de bien différencier cette espèces des autres ce qui n’est pas toujours le cas avec les noms communs ! En français on la nomme Tortue à carapace molle de Floride ou, plus court : Tortue molle de Floride. En anglais elle est nommée Florida softshell turtle et en allemand : Florida-Weichschildkröte.

Morphologie :

La morphologie des représentants du genre Apalone est disons, le stéréotype de la morphologie des Trionychidés. Elles se sont accaparé toutes les notions d’hydrodynamisme pour bâtir un corps d’athlète, une sous-marin d’attaque qui ferait pâlir nos militaires tant par son agilité, sa rapidité et sa capacité de camouflage.
Commençons par la carapace : Elle est plate, les bords sont longs et surtout elle est flexible ! Les grandes écailles soudées qui caractérisent la plupart des autres familles de Tortues sont ici inexistantes. La carapace est souvent parsemé de petites protubérances formant de petites épines. Chez Apalone ferox ces petites épines se situent surtout au niveau de la nuque. Apalone spinifera tient son nom de tortue à carapace molle épineuse de ces tubercules bien plus nombreuses et se répartissent sur toute la dossière. Le plastron est également souple. Les bords de la dossière s’étales au delà de la jonction avec le plastron. Caractéristique accentuée à l’arrière et qui permet notamment de protéger les pattes et la queue. La carapace est lisse, difficile à saisir d’autant plus qu’elle se déforme quand n l’attrape, surtout qu’il est conseillé de les attraper par l’arrière, là où la carapace est la plus souple !
Les pattes sont très développées et prévues pour la nage : Les doigts sont entièrement palmés et longs, les pattes arrières sont également palmées. Chez les jeunes, les pattes sont marquées de traits désordonnés jaunes à orange qui disparaissent assez vite.La queue est de taille moyenne, chez les mâles elle est beaucoup plus longue que chez les femelles, c’est le principal signe de détermination de sexes.
La tête enfin. Fixée à un cou très long (qui peut être aussi long que la dossière) elle possède les caractéristiques typique des tortues à carapace molle : Un nez en trompette, de petits yeux proéminents... Les lèvres des développent avec l’age et deviennent impressionnantes, la musculature de la mâchoire se développe également avec l’age. Inutile de préciser que cette mâchoire est redoutable ! Sous le nez le bec est apparent, alors q u’il est masqué sur les côté par des lèvres.

Apalone ferox (Schneider 1783) Scan0010

Apalone ferox (Schneider 1783) Scan0012

Apalone ferox (Schneider 1783) Scan0011

Photos d'adultes: http://www.empireoftheturtle.com/Florida/apalone_ferox.htm

Taille et croissance
La taille varie selon les sexes. La taille maximale des femelles est de 60 cm, l’amplitude des sujets matures se situe entre 30 et 60 cm avec une moyenne de 50 cm. Les mâles eux sont bien plus petits, puisque le maximum est de 33 cm avec une moyenne de 15 à 30 cm. N’oublions pas que ces animaux grandissent toute leur vie ! Même si la croissance ralentie une fois la maturité atteinte. Ces fourchettes situent en fait la taille des adultes qui va continuer à évoluer : une femelle de 5 ans mesurant 30-35 cm pourra tout de même atteindre 50-60 cm vers l’age de 15 ans. De même, un juvénile de 5 cm ne fera pas (dans des conditions normales) 60 cm dans 5 ans ! La croissance est dépendante de la nourriture, sa qualité comme sa quantité, et de la répartition de la température sur l’année (période de repos ou non) mais en aucun cas de la taille de l’aquaterrarium comme c’est trop souvent dit (comme argument de vente surtout).
Les juvéniles mesurent autour de 40 mm (36.5 à 44.3 mm selon Heinrich & Richardson). A la fin de leur première année de vie ils atteignent 10-12 cm. Il est parfaitement possible, en maintenant des animaux actifs toute l’année dans une eau à 25-27°C minimum et nourris abondamment, de voir une croissance très importante, néanmoins, je ne suis pas sûr que « booster » ainsi des animaux soit dépourvu de risques pour leur santé. De manière générale, la croissance se ralentie vers 5 ans. Avant cet age elle peut être de 5 à 8 cm par an. On peut aisément comparer la croissance d’une Apalone à celle d’un serpent comme Boa constrictor ou Python molure. D’ailleurs, comme chez les serpents, un sujet anormalement petit, parce qu’élevé dans des conditions qui ne favorisaient pas sa croissance reprendra une croissance normale dès que les conditions seront optimales.

Bien qu’une femelle mature de seulement 22 cm de carapace a été observée (Hamilton 1947), il est généralement admis que la taille minimale de la carapace chez les femelles matures est de 28-30 cm (Iverson 1985, Iverson et Moler 1997). Chez les mâles, la maturité est atteinte à une taille de 15 cm. En age cela correspond à la troisième année pour les mâles et la quatrième voire cinquième année pour les femelles. En captivité, la maturité est plus précoce, beaucoup d’éleveurs estiment que les mâles sont matures à deux ans, les femelles à trois ans, mais ils conseillent également d’attendre que les femelles aient 4 voire 5 ans avant de les reproduire en captivité.
En captivité des spécimens bien soignés peuvent vivre plus de 20 ans. Le record officiel en captivité est de 36 ans (acquise le 18/12/1930, décédée le 15/09/1967, National zoologic park – Washington- EU).

Colorations :


Les juvéniles sont très jolis : Le bord de la dossière est marqué par un liseré orange. La dossière est également parsemée d’ocelles aux contours oranges à jaune. L’intérieur des ocelles est noir, un point jaune à orange se trouve en leur centre et est le premier à disparaître. Ces ocelles sont collées les unes aux autres. Le contraste deviendra de plus en plus ténu au fil des mois et pire des années jusqu’à ce que la dossière devient entièrement brune assez claire. Ces ocelles ne sont pas placées n’importe comment ! Une série forme un cercle le long du bord de la dossière, une autre série longe la colonne vertébrale au sommet de la dossière et enfin, deux lignes d’ocelles longent l’emplacement des côtes. Néanmoins, ces ocelles sont souvent divisées ou aux contours irréguliers.
La tête et les pattes sont noires sauf les parties inférieures qui sont roses à blanches. Le cou et les pattes sont couvertes de lignes réticulées oranges à blanches. Un V jaune à orange ouvert vers l’arrière se situe sur le dessus du nez, de même une ligne part derrière les yeux et descend en oblique jusque derrière la mâchoire. L’œil est jaune et barré d’une ligne noire horizontale, la pupille ronde.
La coloration d’Apalone ferox est stable selon les populations. En revanche, elle change avec la croissance de l’animal. La coloration persiste les premières années, s’atténue puis les grands spécimens deviennent uniformément bruns perdant la plupart des motifs et ocelles les rendant malheureusement beaucoup moins attractifs. La coloration de la tete s’éclaircie, elle peut même tendre vers le rosâtre.

Répartition et biotope :


Voir carte: Apalone ferox (Schneider 1783) Apafer2
La répartition d’Apalone ferox est relativement petite en comparaison à ses deux consœurs Apalone mutica et Apalone spinifera dont l’aire de répartition, en grande partie commune, s’étend sur plus de la majorité de la surface des USA. Apalone ferox vit au sud-est des USA. On la trouve dans toute la Floride, le sud de la Caroline du sud, l’est de l’Alabama et la Géorgie. Elle côtoie A. mutica calvata et A. spinifera aspera sauf dan la péninsule de Floride où Apalone ferox est seule. Sa zone de répartition ne suit pas les bassins hydrographiques comme chez Apaone spinifera et Apalone mutica, car Apalone ferox est avant tout une tortue vivant dans des points d’eaux fermés : étangs, lacs, marais, lagunes. Néanmoins elle fréquente également les rivières !
Au nord sa répartition est une vaste zone de plaines parsemée de lacs dont certains très grands (lac Okeechokee) et de zones humides (Everglades) limitée par les Appalaches au nord et la mer au sud... Quoique l’eau salée ne fait pas peur à notre tortue puisqu’elle est souvent observée dans des lagunes et autres zone d’eau saumâtre voire carrément au bord de mer.
Le climat où vit Apalone ferox est de type tempéré doux à sub-tropical à l’extrême sud de la Floride. Au nord de sa zone de répartition, le gel est rare, la neige encore plus. Le nord de la Floride est un climat tempéré doux, certains le classent dans le climat sub-tropical. Les hivers sont doux, les maximales en décembre et janvier sont légèrement inférieures à 20°C, les nuits en revanche sont fraîches puisqu’en moyenne de 5°C en janvier. Il arrive qu’il gèle ou qu’il neige dans cette région mais cela reste rare. En tout cas, les reptiles de cette région demeurent inactif durant 3 à 4 mois. Au sud de la Floride, à Palm Beach (littoral atlantique), les températures hivernales moyennes se situent autour de 25°C et 15°C la nuit. Le climat est tropical même si des records en-dessous de 0°C ont été relevés. En été les températures moyennes diurnes sont largement dépassent 30°C. A la même latitude, à Tampa, mais de l’autre côté de la péninsule (littoral du Golfe du Mexique), les températures en hiver sont plus fraîches.

Plus d’infos en cliquant sur ce lien : http://www.meteo.fr/temps/monde/climats/4-2/5-3/9-6.htm

Apalone ferox partage son biotope avec de nombreuses autres chéloniens du différents familles comme Chelydra serpentina ou Macroclemmys temnickii qui sont également des prédateurs de jeunes tortues à carapace molle (et inversement !). On rencontre éaglement des Emydidés comme Pseudemys floridana, Deirochelys reticularia, Pseudemys nelsoni, Malaclemmys terrapin… sans oublier les kinosternidés comme Kinosternon carinatum, Kinosternon minor etc… Les jeunes Apalone sont victimes de la voracité des autres tortues, mais aussi des Alligators et des grands poissons ainsi que, lorsqu’elle sortent de l’au, des rapaces et surtout du raton laveur qui est aussi un pilleur de nid redoutable. Elle n’est pour l’instant pas considéré comme en danger, néanmoins, l’expansion démographique du sud-est des USA engendre évidemment une urbanisation et une destruction des milieux humides. L’avantage d’Apalone ferox par rapport à d’autres espèces vivant dans des marais et de petits points d’eau est qu’elle affectionne les grands lacs, plus préservés.

Mode de vie dans la nature :
Comme toutes ses cousines du genre Apalone, la tortue molle de Floride est foncièrement aquatique. C’est un prédateur rapide qui passe de longs moments à l’affût de proies, le corps enfouis dans le sable ou la vase, la tête enfoncée dans la carapace ou allongée verticalement jusqu’à la surface. Seul son nez en trompette sort de l’eau. Immobile, elle ressemble alors à une branche plantée dans le sol meuble et attend ses proies. Heteroclyte, elle s’active aussi bien le jour que la nuit, comportement que ‘on retrouve également en captivité. Ce sont des tortues très farouches qui, dans l’eau et à fortiori sur terre, déguerpissent à la oindre alerte. Nageuses très rapides et habiles elles optent soit pour la fuite soi pour la dissimulation. Elles se jettent alors tête la première dans le sable ou la vase, et creusent avec leurs pattes avant, puis les pattes arrières dès que la carapace est suffisamment ensevelie. Elles restent alors immobiles dans le sol pouvant rester longtemps sans remonter à la surface pour respirer. Comme la plupart des Trionychidés, A. ferox peut « respirer » sous l’eau en filtrant via son cloaque et sa gorge l’oxygène dissout dans l’eau.
Aculées ou si on tente de les saisir, les Tortues molles se débattent d’abord mais très vite font tester à l’intrus l’efficacité de leur mâchoire. La morsure d’un adulte eut être très grave et aller jusqu’à l’amputation des doigts.

Législation et achat :
En, 1997 le genre Apalone a été classé « animal dangereux » via l’arrêté du 27 novembre de la même année, et l’arrêté du 10 août 2004 a repris la dangerosité potentielle de ces tortues mais l’étendant à toutes les trionychidés qui sont classées dans l’annexe B. Cette liste regroupe des animaux « dont la détention ne peut être autorisée » sauf si vous pouvez prouver que vous avez acquis cette tortue avant l’entrée en vigueur de cet arrêté ou si vous êtes titulaire du certificat de capacité pour les Cheloniens et de l’autorisation d’ouverture d’établissement (AOE).
Mis à part Apalone s. ater (Nom « légal » Apalone ater), aucune Apalone n’est protégée par la convention de washington.
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Message par vincenzoo Lun 08 Oct 2007, 18:13

Mise en garde :
Cette tortue est non seulement classée comme animal dan,gereux (et elle l’est v sa taille adulte !) mais c’est également une espèce potentiellement invasive. En comparant son climat d’origine et les climats européens, elle peut sans problème survivre au sud de l’Europe. En France, elle pourrait passer l’hiver dans les régions du sud-ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénnées), le contour méditerranéen (Languedoc-Roussillion, PACA) et la Corse évidemment. Néanmoins, même si aucune information officielle peut confirmer cette hypothèse, les capacités de survie hivernale de cette tortue pourrait surprendre et elle pourrait survivre dans les régions au sud de Lyon et au sud de la Loire (Limousin, Poitou-Charente…). Elle et également survire à la belle saison dans toute la France, même si les hivers rigoureux du nord et de l’est devraient avoir raison d’elle… En théorie ! Voilà pourquoi il ne faut absolument pas relâcher ces animaux et s’assurer qu’elles ne peuvent pas s’échapper de leur enclos extérieur!

Maintenance en captivité :
On maintien cette tortue aquatique dans un aquarium, un bassin en bâche ou thermoformé ou tout autre récipient étanche capable de l’héberger. Pour les juvéniles la taille du logement n’est pas un problème. Un jeune de moins de 15 cm s’épanouira pleinement dans un aquarium de 80x40x50 cm. La hauteur d’eau est donnée par l‘animal. Elle doit correspondre à la taille maximale du cou lorsque la tortue a le corps enfoui dans le substrat et le nez affleurant à la surface tendant son cou à la verticale. Après un an, les juvéniles deviennent plus débrouillards, s’agissant d’une nageuse de compétition, la hauteur d’eau n’est pas vraiment limitée, même si il faut savoir rester raisonnable ! néanmoins, la technique de calcul de hauteur d’eau citée plus haut est considéré comme la hauteur la plus confortable pour l’animal.
La taille du récipient doit évidemment suivre la croissance de l’animal. De manière générale, le minimum se calcule en multipliant la taille de la dossière par 4 ce qui donne la longueur de l’aquarium, et par 2 voire 3 pour la largeur.
L’utilisation d’un aquarium n’est pas obligatoire ! En effet, un aquarium colossal de 200x100 cm conseillé pour une femelle adulte est très difficile à gérer techniquement. On privilégie alors les bassins intérieurs. Fabriquer un tel bassin est assez facile et bien moins onéreux qu’un aquarium de très grande taille. On peut fabriquer un coffrage en bois solide à l’intérieur duquel on fixe une bâche, et voilà un bassin ! D’autres récipients sont utilisables : bassins thermoformés ou de grands bacs en plastique ou en toile types piscines.
La décoration doit rester sobre : le plus important c’est le sable. On utilise un sable bien rincé et un sable de rivière (aux grains arrondis pour éviter des abrasifs de la carapace quand la tortue s’enterre. L’épaisseur de sable doit être supérieure à l’épaisseur de la carapace, au mieux, deux fois supérieure. On peut placer des souches et des plantes aquatiques artificielles ou vivantes, mais on évitera les roches et autres matériel lourd qui risquent d’une part de blesser la tortue et d’autre part d’occasionner des dégâts sur le matériel immergé (combiné chauffant, parois en verre...).
Bien évidemment, les heureux détenteurs de jardin auront tout avantage à loger leurs animaux durant la belle saison dans un bassin extérieur. Ce bassin sera exclusivement consacré aux tortues, car la décoration comme les poissons risquent de souffrir de la brutalité de notre chelonien ! Une zone exposée au soleil sera accessible. Il faudra aussi une bonne filtration et une bonne clôture car malgré les apparences elles grimpent bien !

Exemple d'aquaterrarium pour jeunes Apalone:
Apalone ferox (Schneider 1783) P1010013
Apalone ferox (Schneider 1783) P1010012

Un point chaud émergé est-il nécessaire ?

Les avis divergent… (et « divergent », c’est énorme !) Apalone ferox est considéré comme la moins « terrestre » du genre, A. spinifera ou A. mutica se hissent souvent sur les berges ou les troncs pour profiter du soleil. Néanmoins, il faut préciser que A . mutica et A. spinifera vivent sous de nombreux climats et sont des tortues de rivières, soit des milieux aquatiques mouvants et souvent plus froids que les lacs, étangs et autres points d’eaux clos. Dans le nord de leur répartition, le soleil est le bienvenu pour réchauffer le corps de ces tortues notamment au printemps. En Floride, la température de l’eau est plus clémente et suffisante pour les besoins corporels d’Apalone ferox, c’est peut-être pour cela que cette espèce est moins souvent vue sur les berges hormis lorsqu’elle doit quitter un point d’eau s’asséchant ou devenu pauvre en nourriture.
Néanmoins, il est tout de même nécessaire de placer une zone émergée et chauffée par un spot classique de 60 à 100W. la superficie de cette zone est équivalente à au moins la taille de la tortue, elle doit être facile d’accès et si possible un palier immergé seulement à quelques centimètres de profondeur (pour les jeunes, une dizaine de centimètres pour les adultes) permettra aux animaux de rendre appui et de se hisser sur la « berge ». Sinon, un plan incliné et en partie immergé fera aussi l’affaire. Ces tortues ont du mal à se glisser sur une zone terrestre trop en hauteur qui n’est pas en partie immergée.
Il est peu courant qu’Apalone ferox se mette à bronzer sur la zone sèche. C’est d’une part dépendant de la température de l’eau mais aussi de la zone sèche qui doit être supérieure (32-35°C). Néanmoins, j’ai mené une petite expérience : La zone terrestre est un bac rempli de sable posé sur une vitre collée horizontalement à 5 cm sous la surface. Un spot éclaire cette zone, la température se situe autour de 32°C, celle de l’eau est à 25°C. Il est communément admis que ces tortues plongent a moindre bruit suspect, ce qui fait qu’il est très rare de les observer sur terre… Pour savoir si la zone terrestre fut utilisée ou non, j’ai tout simplement tassé le sable de façon à ce qu’il suit parfaitement plat… Chaque jour je vérifias l’état du sable, et il ne fallu que 3 jours pour que des traces et des bourrelets dus au glissement du plastron se fasse remarqué… Actuellement je sus régulièrement obligé de remettre du sable car celui-ci es fréquemment brassé et renversé dans l’eau. De temps en temps, en arrivant dans la pièce d’élevage j’entend des « plouf » signe qu’une tortue a plongé… Pas toujours évident de savoir laquelle ! Mais les remous sont un indice.
En conclusion, je dirai que oui, la zone terrestre et chauffée est nécessaire même si les animaux s‘en servent occasionnellement et qu’on les y observent rarement, cependant, il est inutile de laisser le spot chauffant allumé 12 heures par jour, 6 heures suffisent, par exemple de 8h à 14h. Cette zone sera également éclairée par une source d’UVB, je conseille les ampoules à économie d’énergie de 14 ou 26W à 5 ou 8% d’UVB, même si les tubes fonctionnent très bien ! Pour les très grandes installations et les gros spécimens on peut utiliser une ampoule Vitalux d’Osram ou autre ampoule à vapeur de mercure.

Apalone ferox en pleine chasse:

Apalone ferox (Schneider 1783) P1010013

Chauffage et éclairage :

J’ai remarqué que dans une eau entre 18 et 22°C, l’activité est normale, mais l’appétit est réduit. A 16°C l’activité est faible. J’ai recueilli une Apalone ferox se portant « comme un charme » et qui vivait dans un aquarium à température ambiante, à savoir d’octobre à avril 20-22°C (chauffage d’habitation) dans l’eau et en été 24-28°C selon l’ensoleillement. Elle a néanmoins peu grandit chez son propriétaire par rapport à la normale.
Pour ma part la température minimale de l’eau est de 24°C (hors période de repos), grâce à un combiné thermostat-chauffage d’aquarium (aquarium ouvert), un spot chauffe la zone terrestre et la température est de 32-33°C minimum. Lorsque il fait beau, la température de la pièce monte toute seul et celle de l’eau également : jusqu’à 27-28°C en été.

Qualité de l’eau :

Les tortues à carapace molle sont facilement sujettes aux infections de la carapace... Enfin, pour ma part je n’ai jamais eu de soucis. La prévention consiste en une bonne filtration, une bonne alimentation et une possibilité de sortir de l’eau pour se sécher. La filtration doit évidemment être efficace et des notions d’aquariophilie sont les bienvenues. On évite d’utiliser des filtres intérieur car les tortues à carapace molle bougent beaucoup et dévastent tout sur leur passage. L’utilisation de filtres extérieurs étanche ou ouvert reste la meilleure solution. De on côté j’ai bricolé des filtres avec des jardinières fixées à une parois. Une pompe remonte l’eau de l’aquarium et la verse sur un tapis de mousses de différents calibre et dessous de pouzzolane pour aquarium. Des trous sont faits au fond de la jardinière, l’eau s’y écoule vers l’aquarium et ainsi je crée un filtre à ruissellement (le top en matière de filtration et d’oxygénation de l’eau). Ca marche très bien ! Il faut évidemment nettoyer les mousses fréquemment, mais dans un système ouvert elles sont plus faciles à sortir, il suffit de tirer ! Pour de grandes installations on peut remplacer la petite jardinière par une grande caisse en plastique ou sinon des filtres à bassin. Le volume par heure de la pompe à eau doit être de 4 à 5 fois le volume d’eau du bac à tortues.
Toutes les deux semaines je change un tiers de l’eau en prenant garde de mettre une eau à la même température (ou légèrement plus chaude) pour éviter un coup de froid. Il est généralement admis qu’une eau au PH légèrement acide (entre 6 et 7) est préférable car empêche une parie des infections cutanées. Mais on fait avec ce qu’on a !
On peut placer des pots remplis de pouzzolane à moitié immergés dans lesquels on fait pousser du Cyperus, c’est un très bon épurateur d’eau !
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Message par vincenzoo Lun 08 Oct 2007, 18:14

Alimentation :
Essentiellement carnivore et prédatrice. Les juvéniles sont nourris de vers de vase, de lombrics, de petits morceaux de poissons (voir liste ci-dessous), des moules, de crustacés (crevettes) et d’escargots. On peut également leur donner de la viande blanche hachée voire de la viande de bœuf haché. Au fur et mesure on donne des proies plus grandes comme des poisson entiers, des souriceaux, des criquets ou grillons qu’on aura tué en les passant au congélateur. Les jeunes de moins d’un an sont nourris tous les jours, puis tous les deux jours.
Les adultes seront nourris de poissons entiers ou de morceaux : Saumon, truite, perche du Nil, Tilapia, gardons, goujons, gros cichlidés tropicaux (nigro…) ainsi que d’autres aliments : moules, crevettes entières, souris, ratons, viande de poulet ou de bœuf, cœur de bœuf. On peut mettre dans le bac des planes aquatiques comme l’Elodée (Elodea sp.) ou du Cornifle ( Ceratophyllum sp.) ou encore des plantes flottantes comme les Jacinthes d’eau (Echinornia crassipes) qui à l’occasion serviront de repas (même si c’est rare). Evitez les poissons gras (sardine, Thon…), les éperlans, la carpe et les poissons rouges.

Cohabitation :
La réponse tiens en quelques mots : Aucune cohabitation intra comme interspécifique n’est envisageable... Sauf avec les sucs gastriques de la bête ! Théoriquement, un couple ne devrait pas s’agresser mutuellement, or vu la taille des aquaterrariums que l’on peut offrir à ces animaux, hormis un grand bassin extérieur, un couple sera trop à l’(étroit dans un bassin intérieur. Quant aux relations avec d’autres espèces de tortue, vu le coté prédateur d’Apalone ferox, elles sont à bannir.
En revanche on peut faire cohabiter ces tortues avec de petits poissons. J’ai eu les meilleurs résultats avec des Danio, Brachydanio et tanichtys qui résistent bien à la période de repos (qui d’ailleurs stimule ces poisson puisque j’ai observé des alevins quelques semaines après la période de repos !). Les tout petits poissons rapides comme les espèces citées n’intéressent pas les Apalone, tout a plus tentent-elles de les chasser quand elles ont faim, mais n’y arrivent pas. De plus, ces poissons ne représentent aucun danger pour les tortues, au contraire ils aident à la propreté de l’eau en mangeant les petits débris d e nourriture. Pour les algues et autres débris, Epalzeorynchus est également un bon auxiliaire. Evitez les silures (Pleco, Corydoras, Ancistrus…) car si jamais ils sont ingérés par la tortue, leurs aiguillons au niveau des nageoires peuvent infliger de sévères blessures aux chéloniens. Enfin, les melanoides sont des petits escargots tropicaux en forme de cône sui vivent dans le sable et le nettoient. Une colonie stable de ces escargots vit dans mes bacs, les Tortues moles ne semblent pas les manger (ces escargots ne sortent que la nuit).

Période de repos :
Elle est nécessaire pour la reproduction même si une hibernation « froide » n’est pas utile. Apalone ferox peut hiberner à proprement dit, certains amateurs font vivre ces animaux dehors dans le sud-ouest et le midi de la France, elle passe alors par une période d’activité très ralentie, ne se nourrit plus et quitte rarement le fond dans lequel elle est enfouie. Dans son milieu naturel, le gel est rarissime, en temps normal les températures hivernales sont plus clémentes que dans le sud de l’hexagone. Dans la nature, une période d’activité réduite dure 3 à 4 mois , l’animal mange moins voire presque plus, mais reste active les beaux jours. Les populations de la Péninsule de Floride ex ne subissent quasiment pas de période de léthargie, même si l’activité est légèrement ralentie, les animaux restent actifs.
De manière générale, pour favoriser la reproduction, une période de repos d’un mois dans une eau à 16-18°C suffit. L‘animal est encore actif mais il ne mange quasiment plus. Certains éleveurs conseillent de laisser l’éclairage chauffant au-dessus de la zone terrestre, d’autres estiment cela inutile. La robustesse de cette espèce permet différentes façon de faire, mais est-il utile d’aller jusqu’aux limites physiologiques de l’animal ? Bien u’elle puisse rester en totale léthargie à une température autour de 10°C durant des mois, c’est un risque çà prendre car cela correspond à des conditions extrêmes. Une période de repos, avec une eau à 15-16°C et sans chauffage d’appoint durant un mois est suffisant. Bien entendu la baisse se fera lentement : 10 à 15 jours, de même elle sera mise au jeun une dizaine de jours avant le début de la baisse des paramètres.

Reproduction :
Je ne vais pas entrer ici dans des détails pratiques car je ne reproduit pas cette espèce, voici donc des informations théoriques ou fournies par d’autres éleveurs (en l’attente évidemment de vos commentaires éclairés et enrichissants). La reproduction de cette animal demande des installations en conséquence ! Les reproducteurs logés à part sont réunis deux semaines à un mois après la fin de la période de repos. Ils seront bien nourris auparavant pour reprendre des forces et juguler leur agressivité. Il va sans dire que la mise en couple va faire des remous, les partenaires n’étant pas tendres ! On place en général le mâle chez la femelle. Les accouplements ont lieu sous l’eau.

Dans la nature les pontes se déroulent de fin mars à début août (à partir de juin seulement dans le nord de sa répartition). Les pontes comportent 4 à 38 oeufs selon la taille de la femelle. En général on dénombre une vingtaine d’œufs et jusqu’à 6 pontes par an ! L’incubation en milieu naturel est de 60 à 70 jours, elle est sensiblement la même en captivité. Les femelles pondent sur les berges, dans un trou peu profond, en moyenne de 12.5 cm (Iverson & Moler 1997). De observations ont été faites d’Apalone ferox pondant parmi les nids d’Alligator (Comportement que l’on retrouve aussi en Afrique avec le Crocodile du Nil et certaines Tortues à carapace molles.

En captivité l’une des grandes difficultés reste la ponte, car il faut no seulement disposer d’un grand espace ensable et émergé d’une surface au moins deux fois supérieure à celle de la carapace de la femelle ! Mais en plus, elle est difficile ! Il arrive qu’en aquaterrarium, après des efforts démesurés pour s’échapper (le pondoir ne li convenant pas) elle abandonne ses oeufs dans l’eau. certains éleveurs ont pourtant u es sauver en les retirant tout de suite.

L’idéal pour reproduire cette espèce, que dis-je, la quasi seule solution est de disposer d’un enclos extérieur avec des berges aménagées de différente façon (plages de sable au soleil, à l’ombre etc...) ou d’une grande installation d’intérieur de type serre à tortues !

L’incubation en revanche ne pose pas de problème, elle se déroule dans un humidité élevée (90-100%) et à 28-30°C. Le déterminisme sexuel des embryons est génétique et non causé par la température d’incubation.

Annexes :

Synonymes d’Apalone ferox (Holotype: BMNH 1947.3.6.17 )
· Testudo ferox SCHNEIDER 1783: 330
· Testudo mollis LACÉPÈDE 1788
· Testudo ferox verrucosa SCHOEPFF 1795
· Testudo bartrami DAUDIN 1802 (nomen subst. pro T. ferox verrucosa)
· Trionyx carinatus GEOFFROY 1809
· Trionyx georgianus GEOFFROY 1809 (nomen subst. pro T. ferox SCHNEIDER)
· Trionyx georgicus GEOFFROY 1809 (nomen subst. pro T. ferox SCHNEIDER)
· Trionyx ferox — SCHWEIGGER 1812
· Trionyx brogniarti SCHWEIGGER 1812
· Trionyx harlani BELL 1835 (in HARLAN)
· Trionyx ferox — WEBB 1973
· Apalone ferox — MEYLAN 1987
· Trionyx ferox — ALDERTON 1988
· Apalone ferox — ERNST & BARBOUR 1989
· Apalone ferox — CONANT & COLLINS 1991: 82
· Apalone ferox — CROTHER 2000
· Trionyx ferox — HALLMEN 2005

Bibliographie:
· Barone, S. 2005. Apalone ferox - The florida Softshell. Reptilia (GB) (39): 47-50
· The Reptile database.
· wikipédia.org
· G. Guyot Jackson et D. R. Jackson – Le Trionyx de Floride, Apalone ferox, incubation et élevage de nouveaux-nés en vue d’un lâcher. Manouria n° 25 – décembre 2004.
· G. Guyot Jacskon – Portrait : Apalone ferox, la tortue molle de Floride. Manouria n°14 – mars 2002.
· Jean Gauvin – Les reptiles de compagnie – éditions Michel Quintin – 1988.
· Bonin, Devaux & Dupré – Toutes les tortues du monde – 2ème édition – Delachaux & Niestlé – 2006.
· C. Dee Dillon – North american soft-shell Turtles, Apalone. Tortuga gazette 33 (6) : 1-4 juin 1997.
· Météo France.
· Pritchard, P. C. H. Encyclopedia of turtles – TFH publications – 1979.
· www.chelonia.org
· http://www.empireoftheturtle.com/Florida/apalone_ferox.htm
· http://www.infotortuga.com/apaloneferox.htm

Désolé pour les puristes, mais les noms scientifiques ne sont pas en italique (comme dans le texte original), mais galère de tout remettre en bbcode!

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Message par kakashi Lun 08 Oct 2007, 18:22

vraiment genial ta fiche, bravo !
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Message par vincenzoo Lun 08 Oct 2007, 18:28

Merci!
Rectifié la 'tite erreur de titre!!! Y'en a surement d'autres...
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Message par kinosternum Lun 08 Oct 2007, 21:40

super fiche, merci pour le forum!!! je la classe dans la section "articles"


Dernière édition par le Dim 04 Nov 2007, 23:52, édité 1 fois

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Message par Maory Mar 09 Oct 2007, 11:37

ca c'est de la pure fiche, merci Vincenzoo cheers
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Message par scomino Jeu 21 Fév 2008, 13:09

merci pour cette fiche qui m'a servie de base pour celle réalisée pour mon Certificat de capacité professionnel ;)
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Message par vincenzoo Jeu 17 Avr 2008, 10:00

Tant que ça reste pour un usage privé...
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