Capture et notes sur un spécimen de Graptemys geographica

Nous avons capturé un spécimen de Graptemys geographica pour fins d'observation. Des détails sur la capture et le spécimen sont fournis ci-dessous.*

CAPTURE

Le 16 juillet 2005 dans la rivière des Outaouais (Québec), un mâle Graptemys geographica a été repéré à une dizaine de mètres à l'Ouest de la berge en train de s'exposer au soleil sur l'extrémité d'un tronc d'arbre émergent à peine de l'eau. Le courant à cet endroit est faible, le fond, dénudé de végétation, est composé de gravier et la profondeur était à ce période de l'année de moins de 2 m. Une approche à la nage par David Rodrigue et moi-même a causé la fuite du spécimen.

Il a ensuite été repéré quelques minutes plus tard à environ 30 m au Sud-Ouest du point d'observation initial. Il était alors en eau libre et seule sa tête dépassait. Il a plongé sous l'eau et remonté en surface à plusieurs reprises. J'ai alors effectué une approche à la nage en surface sur quelques mètres puis une sous-marine pour tenter de capturer le spécimen. La visibilité sous l'eau étant médiocre, l'approche effectuée sous l'eau n'a pas permis d'observer le spécimen à la surface. Lors de ma remontée en surface, la tortue était alors située à moins d'un mètre et a immédiatement plongé de nouveau. La profondeur n'a pas pu être évaluée correctement, mais elle était supérieure à 1,85 m (ma grandeur). De plantes aquatiques très effilées touchaient mes jambes; ceci contraste avec le fond de gravier dénudé de végétation situé à quelques dizaines de mètres.

Après quelques minutes de surplace, j'ai repéré à nouveau le spécimen. Il était à environ 20 m au Nord-Ouest de ma position. Sa tête ainsi qu'une partie de son corps était sortie de l'eau, la tortue s'agrippant à l'extrémité d'un tronc d'arbre dont seul l'extrémité sortait en angle de l'eau (diamètre d'environ 25 cm). Une tentative d'approche et de capture sous-marine a été entreprise. La visibilité étant toujours médiocre sous l'eau, j'ai pu m'orienter en suivant le tronc d'arbre. Toujours sous l'eau, et arrivant bientôt au bout du tronc d'arbre presque entièrement immergé, j'ai glissé ma main sur celui-ci jusqu'à son extrémité située hors de l'eau. La tortue a alors été saisie à la main.

SEXE, COMPORTEMENT ET MESURE

La capture du spécimen a permis de confirmer qu'il s'agissait bel et bien d'un mâle. Le spécimen était très vigoureux. Lorsqu'il était mis sur le sol, il tentait immédiatement de fuir rapidement vers l'eau. Lors des manipulations, il tentait invariablement de mordre dès qu'il en avait l'occasion. Voici les mesures prises à l'aide d'un vernier:

Longueur dossière: 9,13cm
Longueur plastron: 8,06 cm
Largeur de la dossière: 7,80 cm
Largeur du plastron: 4,31 cm

PHOTOGRAPHIES









DÉFORMATIONS

L'observation du spécimen a permis de déceler des déformations sur les écailles de la carapace. En effet, on note un ensemble de déformation touchant la 3e, 4e et 5e vertébrale ainsi que 3e et 4e pleurale à droite. De plus, une seconde déformation créée une écaille en trop entre la première et seconde inframarginale.**

DISCUSSION SUR LA TAILLE MINIMALE DES MÂLES ADULTES

Une brève revue de littérature, bien qu’incomplète, permet de noter des divergences sur la taille minimale des mâles matures. Voici une liste non exhaustive de mesures fournies par différents auteurs, qu’elles soient minimales, maximales ou accompagnées d’aucune indication :

Dossières - taille minimale à maximale
8.9 à 16,0 cm (White et White 2002)
9 à 15,9 cm (Conant et Collins 1998)
9,69 à 14,4 cm (Mitchell 1994)
10,2 à 15,9 cm (Behler et King 1979)

Plastron - taille minimale
Probablement environ 7,0 cm; dans l'étude réalisée le minimum était de 7,5 cm (Gordon et MacCulloch 1980)

Dossière - taille maximale
15,9 cm (Smith et Brodie 1992)
Jusqu’à 16 cm (Ernst, Lovich et Barbour 1994)
Ne dépasse pas 17 cm (Desroches et Rodrigue 2004)

Dossière - pas d'indication
13 cm (MacCulloch 2002 )

Avec une dossière de 9,13 cm, le spécimen que nous avons capturé cadre dans les mesures minimales fournies par White et White (2002) et Conant et Collins (1998). De plus, en considérant que son plastron est de 8,06 cm, il est supérieur au minimum observé par Gordon et MacCulloch (1980).

* Nous sommes détenteur d'un permis SEG autorisant la garde en captivité pour prise de données pour une durée maximale de 10 jours.

** J'en suis à ma première observation directe d'écailles déformées et je ne suis pas très familier avec le nom et la position des écailles donc si vous avez des corrections ou commentaires faites-moi le savoir s.vp.

interessant, c'est surprenant de voir un specimen sauvage presentent de pareilles malformations!! c'est plus typique de specimens d'elevage (farming).

serais t'il possible, que ce soit un specimen relacher apres quelques années de captivité?

kinosternum a écrit:interessant, c'est surprenant de voir un specimen sauvage presentent de pareilles malformations!! c'est plus typique de specimens d'elevage (farming).

serais t'il possible, que ce soit un specimen relacher apres quelques années de captivité?

Il serait à mon avis extrêmement surprenant que ce soit le cas. Cette observation a eu lieu dans un secteur très reculé et isolé de la rivière des Outaouais. De plus, cette espèce est difficile à capturer et les jeunes spécimens sont très rarement observés. La chance qu'une personne ait réussit à capturer un juvénile pour l'élever puis le libérer par la suite est à mon humble avis improbable. Je pense juste que cette déformation est une légère erreur de la nature!

J'ai aussi eu l'occasion d'observer des tortues sauvages en Amérique du sud qui présentaient des anomalies de la dossière.

Très beau sujet pour le lancement de la rubrique, Mathieu

magnifique!! vers chez moi si on veut observer des cistudes en allant sous l'eau bonne chance

apalone a écrit:magnifique!! vers chez moi si on veut observer des cistudes en allant sous l'eau bonne chance

C'est souvent difficile ici aussi, mais dans certains habitats comme les grandes rivières ou lacs clairs ça nous permet de pouvoir nager et plonger un peu plus!

vous avez de la chance de pouvoir obervé des tortues sauvages dans la nature! moi il ny en a pas!

dans certains ruisseaux du Var, ont peut observer des cistudes, qui ont la particularités d'etre plus petites que toute les autres sous especes, et qui vivent dans des ruisseaux qui ont un debit asser important, ce qui est contrair a tous les autres milieu que frequente les cistudes habituellement.

oki je prends note, kino!